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Les jeux de l'été (3)

    Aujourd'hui, délirons zun peu, faisons tourner notre imagination débridée, et donnons dans le cadavre exquis.
    Chacun a droit à deux phrases pour continuer l'histoire, mais cependant n'a toutefois pas le droit de poster deux fois d'affilée (mais bien sûr, on peut participer autant qu'on veut, sans ça).
    Pour ne pas tricher en faisant des phrases à rallonge pour contourner le coup des deux phrases, on va dire : pas plus de trois propositions par phrases (trois verbes conjugués, quoi). Cela dit, par ailleurs, tous les coups sont permis...

    Et donc, voici le point de départ (sujet spécial été)  :

 
    La cabane au fond du Canada.

    La cabane, sise au sein d'une vallée enneigée  du Grand Nord parmi les sequoïas géants, résistait vaillamment aux assauts incessants du blizzard gelé. Pierre Petitpierre avait coupé suffisamment de bois pour passer correctement l'hiver, et sa femme Marie était charpentée et robuste, mais il craignait fort pour son élevage de ragondins...


[EDIT] 24/07 : et voici le résultat de ce premier cadavre exquis :

    Qu'allait-il faire si le blizzard ne  cessait pas avant des semaines, comment pourait-il s'occuper de ces petites bêtes qu'il aimait tant ( en hachis, frits ou en carpaccio). Décidemment, il commençait à regretter cet étrange choix de vie.
    Il faut dire que quand le conseiller d'orientation de son lycée lui avait parlé d'élever des ragondins, il avait cru entendre des rats gondins (une espèce de rat très intelligent qui fabrique des gonds). Une fois qu'il s'était apperçu de son erreur, il avait bien tenté de dresser ses ragondins, mais sans succès, c'est pourquoi il les mangeait. Et c'est pour cela que toutes les ouvertures de sa cabane étaient munies de fermeture à glissière, et que par conséquent, rien ne fermait correctement.
    Heureusement, un beau jour, Joe l'Indien vint à passer par là...

    Joe l'indien venait d'Inde, et il était végétarien. Toutes ces tueries de ragondins le dégoutaient, aussi fit-il une proposition à Pierre  Petitpierre :
    "Relache tes ragondins, dit-il à Pierre Petitpierre, et je t'apprendrais à trouver, dans la nature, de quoi vivre et ravir les bobos végétariens." Qui aurait cru que les herbes de la prairie pouvaient devenir ce délicieux paté, une foi macérées dans du sirop d'érable!...
    Mais les ragondins n'avaient plus d'intérêt aux yeux de Pierre PetitPierre (car la fourrure de ragondin se vend très mal). Les ragondins, se sentant dévalorisés, organisèrent un sitting sur la place du marché.
    Ils allèrent voir Joe l'Indien pour lui dire qu'ils l'avaient coopté comme président de l'ARC (Association des Ragondins en Colère). Joe l'Indien, obligé d'accepter, se mit à réfléchir à une grande campagne de collecte de fonds pour l'association, sur le thème "Donnez à l'ARC".
    Ainsi, il commença par organiser une Assemblée Générale de l'ensemble des ragondins de Pierre Petitpierre. Il commença son discours en leur proposant la chose suivante :
    "Mes amis, nous allons organiser une fête bio: du poil de ragondin pour vos pantoufles, de la conserve et des confitures de sirop aux herbes fumées. personne n'osera plus toucher à l'une de vos griffes, foi de Joe. Pour notre manifestation nous allons écrire une petite chanson "l'air à Gondin" qui commencera comme ceci :
    "Debout, les Gondins de la Terre
    Debout, les forçats du lapin...
"

    "Et bordel de tabernacle et hostie d'merde crévindieu d'crénom !", s'écria une voix qui, quoique vindicativement charpentée, était indubitablement féminine. Car Marie femme de Pierre Petitpierre voyait tout cela d'un très mauvais œil, vu qu'elle raffolait du ragondin matin midi et soir, seul aliment à ses yeux capbales de nourrir le trappeur dans les froidures hivernales du Grind Nord...
    C'est que la Marie Pierre n'était pas de l'espèce des mini pouce et que manger de l'herbe n'allait guère convenir à sa consistance de bucheronne. Car la Marie Pierre contrastait avec le Pierre Petitpierre, tout petit et tout maigre, guère plus grand qu'un ragondin. Et bien que Joe aie le Q.I. d'un pétoncle, la Marie Pierre laissait volontiers traîner ses mirettes sur ses pectoraux avantageux. Elle lança la bûche qu'elle venait de ramasser au milieu de l'attroupement, et éructa :
    "Pierre Petitpierre! (sa voix fit trembler les vieilles cabanes de bois) c'est eux ou moi !" Tel était l'ultimatum que lançait notre franche carnivore.
    Pierre Petitpierre devant cet ultimatum et dépassé par les événements décida d'aller demander conseil à une vieille femme qui passait pour sorcière. Elle vivait recluse dans une vieille cabane au fond des bois, perçant l'air gelé de chants affreux, on l'appelait craintivement "Laline Renaud".

    Pour commencer, un ragondin sous le bras, Petitpierre prit son petit bonhomme de chemin, se posant mille questions : "Où êtes-vous? S'il fallait que tout recommence avec toi ? Le monde où tu n'es pas ?", et il arriva devant le Casino de Paris.
    Un très grand escalier permettait d'accèder à la masure, que Laline descendait habituellement fort bien ma foi. Mais, stupefaction ébahie ! Les ragondins passant à une phase plus active de leur action avaient grignoté la treizième marche. Laline s'élançait vers Pierre Petitpierre en vociférant :
    "Ah Pierre que je suis rhhaaaaa!!!!" en dévalant lamentablement sur son dos l'escalier noueux, suivie par deux rats pilés.
    - Ces rats sont impossibles, décidément" songea Pierre Petitpierre en ramassant négligemment la vieille femme alors qu'elle atteignait la première branche et il l'embrassa joyeusement sur les deux joues.

    Hallas! Ce fut le moment que choisit bien malgré elle Marie pour rejoindre toute essouflée son Petitpierre de mari, et le voyant étreindre ainsi Laline, elle se crut cocufiée de longue date.
    "Nom d'un p'tit bonhomme en bois de sapin", hulula-t-elle,...
    Et telle une furie , écumante, elle se précipita sur le supposé couple adultère. Laline Renaud sentant sa fin prochaine entonna alors un chant épouvantable et défensif tétanisant sur place l'intrépide Marie :
    "Ma cabane au canada, etc, etc..."

    "...ne vaudra jamais une maison de maçon", fredonna le fantôme de Francis Bouygues qui passait par là.
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D
Okay !<br /> grâce à frelon et Brendufat, la boucle est bouclée (par rapport au titre), on va dire qu'on va s'arrêter là pour ce (premier) cadavre exquis.<br /> Merci à tous, vous avez été parfaits (à quelques dépassements du nombre de phrases près), j'ai bien rigolé en vous lisant ! :o)<br /> Je remet tout ça dans l'article.
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B
"...ne vaudra jamais une maison de maçon", fredonna le fantôme de Francis Bouygues qui passait par là.
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F
Et telle une furie , écumante, elle se précipita sur le supposé couple adultère. Laline Renaud sentant sa fin prochaine entonna alors un chant épouvantable et défensif tétanisant sur place l'intrépide Marie:"ma cabane au canada... etc etc".....
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B
Hallas! Ce fut le moment que choisit bien malgré elle Marie pour rejoindre toute essouflée son Petitpierre de mari, et le voyant étreindre ainsi Laline, elle se crut cocufiée de longue date.Nom d'un p'tit bonhomme en bois de sapin, hulula-t-elle,...
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T
"...suis rhhaaaaa!!!!" en dévalant lamentablement sur son dos l'escalier noueux, suivie par deux rats pilés . "ces rats sont impossibles, décidément" songea Pierre petitPierre en ramassant négligemment la vieille femme alors qu'elle atteignait la première branche et il l'embrassa joyeusement sur les deux joues.
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