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Propaganda

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Les femmes se maquillent et s'habillent à la mode - normal, la féminité se définit par la beauté et la séduction.


Nicolas Sarkozy est actif, volontaire, audacieux, ouvert, neuf et moderne.


Les grèves sont vraiment des méthodes archaïques, et prennent les usagers en otage.


Les vacances idéales, c'est à la plage, au soleil, avec des cocotiers, pour bronzer.

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Internet est un espace moderne et libre qui laisse enfin la place à la parole citoyenne, agora du XXIe siècle.


La cigarette, pendant longtemps, ça a été quand même vachement cool et ça vous posait un homme, ou une femme.


Déjà dans les cours de récré, ne pas être chaussé en Nike c'est la grosse honte.


L'État français n'a plus de moyens, la dette est trop importante, il faut bien faire quelque chose, et réformer.


Le téléphone portable, c'est de la communication, donc c'est de la liberté.47303.jpg


Le bio et le naturel, c'est vachement fun car c'est faire une bonne action(1).


Etc...


(Jouez en famille et vous aussi, trouvez des exemples)



Combien d'illusions de ce type réussit-on à nous enfermer dans le crâne ? Combien de faux-semblants nous déterminent sans qu'on en ait bien conscience ?


Du XIXe siècle au XXe siècle, nous somme passés d'une société de besoins à une société de désirs. La consommation s'est imposée comme contrôle social idéal, compatible avec la démocratie. Et ça ne s'est pas fait pas la grâce du Saint Esprit.

Dans la lignée de "la fabrique du consentement" de Noam Chomsky, voici une émission de Daniel Mermet que je trouve marquante et que je vous invite donc instamment à écouter, à propos d'Edward Bernays, neveu de S.Freud, qui, reprenant les études sur la psychologie des foules, fut un précurseur des "relations publiques", autrement dit, d'une forme de propagande adaptée à la démocratie et vouée à la consommation.

(note : sur le site de  l'émission, dans le lecteur à droite, vous pouvez cliquer directement sur "Propaganda d'Edward Bernays" en bas de la liste pour sauter les messages du répondeur de l'émission).


Présentation de l'émission :





Également à voir, cette petite vidéo sur la manière de réussir à faire fumer les femmes (alors que c'était plutôt mal vu) pour les inciter à acheter des Lucky Strike, en faisant en sorte d'insinuer l'idée que fumer est un acte d'indépendance, libérateur et positif, sentiment qui restera longtemps ancré, avant les grandes campagnes de santé publiques actuelles : exemple éclairant...





Le but n'est pas de devenir parano non plus, et de croire à un complot de l'ombre ; comme cité en conclusion de l'émission que je propose en écoute, «douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l'une comme l'autre nous dispensent de réfléchir» (Poincaré).

Mais essayer autant que possible de se démarquer des modèles imposés, c'est,  je crois, tenter tant bien que mal de devenir un être humain qui reste à peu près debout, plutôt que couché.



(1) je précise pour faire la part des choses : certains utilisent bien l'image du bio et profitent de la vague écolo pour vendre tout et n'importe quoi. Il est évident que le bio et l'écologie ne devraient pas être "fun" pour se la jouer ou pour se donner bonne conscience, mais devraient simplement et basiquement être nécessaires et vitaux - c'est très différent.

  
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D
>Lebenoir : non mais au fond, j'adhère totalement à ce que tu dis sur la culture. C'est juste que, comme par hasard, je sors d'en prendre : observer chez quelqu'un comment la culture peut aussi être utilisée comme un accessoire narcissique, comme une façade pour se montrer, sans que ça remette en cause quelques modèles que ce soit - au contraire, en cohabitant avec. Quand tu vois ça, tu te dis alors que bon, la culture oui, mais ça fait pas tout, pour tout le monde. Car c'est aussi fonction des attitudes personnelles, des vides à combler, des besoins de paraître, etc... qui rendent l'autonomie individuelle pas si autonome que ça, non pas par rapport au groupe, mais par rapport à un fonctionnement inconscient personnel, ce qui ne libère pas, mais au contraire, dans ce cas, enferme.<br /> <br /> Mais, sinon, je ne vois effectivement pas, plus globalement parlant, d'autre outil que la culture pour avancer ! ;o)
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L
Djac, en te lisant, on sent, dis moi si je me trompe, le ressentiment d'une personne qui s'adonne avec franchise et passion à l'art musical, et qui a du mal à supporter ces auditeurs qui ne viennent pas pour l'amour de la musique, mais pour être vus à tel concert, où "il fallait absolument être".C'est pourquoi, je crois que l'on se doit de préciser sur ce blog de quelle culture on parle. Sans fatiguer le monde entier avec une définition de la culture, là, maintenant, je crois que l'on peut voir dans la culture ce qui enrichit une époque, ce qui l'humanise, ce qui tire vers le haut et sera retenu maintenant ou plus tard, comme une avancée.A l'époque où les auteurs des Lumières posent les jalons de notre modernité, ils font oeuvre de culture. Pourtant, à la même époque, il devait être insupportable d'entendre parler d'un Voltaire ou d'un Rousseau à la cour du Roi de France. Face à la culture, il y a toujours eu les amoureux fous, d'une part, et d'autre part les snobs, qui, consciemment ou non, se gaussaient de telle ou telle oeuvre, ou de tel ou tel artiste. Ces derniers n'entâchent en rien la culture, même s'ils se l'approprient à tortJe crois à l'autonomie individuelle, non pas comprise comme notre capacité à ne plus subir les pressions de l'Autre (nous avons besoin de l'Autre et nous nous construisons sous sa contrainte) mais bien comme notre aptitude à progresser sur un chemin qui est unique et véritablement notre, sur une carte qui appartient à tous. La carte, il faut la déchiffrer, et c'est selon moi le rôle de l'éducation et de la culture que de fournir des lunettes pour y voir plus clair, en soi et vis-à vis des autres, pour augmenter notre acuité et permettre à chacun de nous de mieux se repérer sur la carte. Ici, tel courant de mode, là, tel modèle mis en avant, et moi? et mon chemin? quel est-il dans tout ça? Où veuillai-je me situer par rapport aux grandes questions du vrai, du beau, de l'amour, de la mort?Je suis convaincu que l'approfondissement de la connaissance que nous avons de Mozart, de Debussy, des musiques Mandé, comme la lecture d'un Romain Gary ou d'un Garcia Marquez sont à prendre comme des éléments de réponse que chacun peut choisir d'utiliser (ou non) pour mieux s'orienter. C'est pourquoi je pense que la culture, prise dans ce sens là, est bien un pilier de notre autonomie vis-à-vis du grand méchant "On".Par ailleurs, tout à fait d'accord avec tes réticences sur le citoyen du Web.
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D
>Ardalia : ouais ben voilà, tout pareil. ;o)<br /> <br /> >brendufat : oui, idéaliste... Parce que la manière dont tu l'exprimes montre que tu as déjà un grand recul par rapport à ça ; tout le problème, c'est qu'on n'a pas tous ce recul, ou qu'on croit l'avoir, qu'on se raconte des histoires, etc... ;o)<br /> On tient tellement à avoir une bonne image de soi, ou une image de soi qui ne soit pas totalement dénigrable (selon les cas), que tout est bon pour servir à ça : et surtout se croire indépendant au-dessus des modèles !<br /> <br /> >Pilou : mouaiiiifff...<br /> La provoc', je suis pas certain que ce soit super efficace. Surtout quand il s'agit de stigmatiser ; dire à une femme qui se maquille "t'es conne", je crois pas que ça mènera bien loin dans une réflexion sur le modèle dominant - on sera plutôt dans le rejet, il me semble.<br /> Tu dis que je n'apporte pas de solution : mais pourtant, parler de cela, l'expliquer, le montrer, enfoncer le clou, c'est peut-être le début de la prise de conscience et de la réflexion, donc...<br /> Et puis, faut-il absolument des solutions pour pouvoir critiquer ?<br /> Et enfin, ici c'est mon blog, c'est-à-dire un espace perso sur lequel je parle de ce qui me touche ; je suis loin d'être un sociologue, un politologue ou je ne sais quoi, ce n'est pas ma fonction. Un blog n'est que ce qu'il est... <br /> (c'est d'ailleurs pour ça que les discours sur le net citoyen bla-bla m'agace un peu).<br /> <br /> >lebenoir : je serais très proche de te donner raison, sur le rôle et le pouvoir de la culture, mais pour reprendre ce que je disais à brendufat : malheureusement, la culture peut aussi, ça arrive, jouer le rôle d'alibi, de leurre, de façade ; on se dit "culturel" pour se fabriquer une belle image, mais au fond c'est bel et bien le modèle qui prime, car dans ce cas la culture n'est qu'instrumentalisée pour des raison d'image qu'on cherche à se donner (même si sincèrement on affirmera le contraire - on est dans des processus inconscients).<br /> <br /> Heureusement, c'est pas le cas général, mais c'est juste pour nuancer le rôle salvateur de la culture, auquel je voudrais pourtant croire... ;o)
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L
> Brendufa: pour aller dans ton sens, cette idée de Rousseau selon laquelle le pire des préjugés, c'est de croire qu'on n'en a pas. Et le même Jean-Jacques voit dans ce qu'on appellerait aujourd'hui l'effet de mode une des pires contraintes pesant sur l'autonomie de la pensée.Et c'est bien là le coeur du problème qu'aborde Djac à mon avis. Etre soi, avoir une personnalité, quoi de plus dificile lorsque jamais n'ont été aussi puissants les faiseurs d'opinions, quand la puissance médiatique se met au service des intérêts commerciaux?La culture, comme outil d'émancipation (et non les cultures comme index de différenciation) me semble un antidote efficace contre l'affaiblissement de soi face à de telles puissances.Quand j'accède à la pensée d'auteurs de plusieurs siècles mes aînés, quand j'accède à une certaine compréhension des ressorts de l'oeuvre d'un Debussy (de rien Djac, c'est normal) quand je partage une fascination pour la chapelle Sixtine, alors je crois que je suis capable de me fabriquer des cônes d'observation du monde qui me permettent de savoir qui je suis, de ne pas m'émouvoir parce qu'il en est l'heure à la télévision, de ne pas me maquiller parce que j'en ai reçu l'injonction publicitaire.Le seul aspect par lequel je rejoins Pilou ci-dessus, c'est sur le fait qu'il ne s'agit pas seulement de dénoncer ce "on" qui nous assaille de messages suggestifs. Mais là dessus, je réponds à Pilou: Djac précisément tu fais beaucoup améliorer cette situation insatisfaisante, en ne te faisant le relai d'aucune firme, en ne vendant rien, en te cultivant et en partageant sur ce site beaucoup des clés qui sont les tiennes pour écouter le monde, le lire, s'y mouvoir. Tu fais oeuvre de culture! (de rien, ça fera 2€50, Djac).
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P
Un moment, je me suis demandé si je devais demander pardon à Djac -et surtout aux lectrices de ce blog- pour ma provoc ; je m'en tiens à dire que j'avais choisi les mots les pires, les plus injurieux, pour faire choc.Car : « Combien d'illusions de ce type réussit-on à nous enfermer dans le crâne ? Combien de faux-semblants nous déterminent sans qu'on en ait bien conscience ? »Djac, tu identifie bien une situation insatisfaisante ; que fais-tu pour l'améliorer ?Opposer à une pensée soi-disant unique une opinion forte -içi,ce que je pense du maquillage- peut être un moyen d'action. Bien sûr, je n'ais jamais employé de mots aussi vulgaires avec ma fille ; mais elle ne s'est vraiment sériusement maquillée que le jour où elle a bossé dans un magasin de lingerie ; par obligation professionelle.Et il a bien dû m'arriver de dire "T'es bien jolie, aujourd'hui", devant un léger maquillage ...
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