Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le vol du bourdon

Suite à des commentaires D'Ama-L et d'arbobo sous ce billet (et persuadé qu'Ama-L raconte vraiment n'importe quoi, ou alors qu'elle boit plus que de raison), la curiosité m'a pris de rechercher d'un peu plus près ce qu'est devenu ce célèbre Vol du Bourdon, dont tout le monde a entendu parler sans vraiment l'entendre. La pêche est forcément bonne, les versions sont légion : ce morceau de virtuosité, censé représenter le bourdonnement de l'insecte et son tournoiement dans les airs, semble susciter l'enthousiasme de nombreux musiciens aux fourmis dans les doigts - à tel point qu'il figure presque à l'état de standard.


Commençons par le commencement : le Vol du Bourdon est originellement extrait d'un opéra de Rimsky-Korsakov, compositeur russe, qui, outre par ses œuvres, a une grande importance dans la musique du XXe siècle pour avoir été un grand professeur d'orchestration, avec des élèves tels que Stravinsky ou Prokofiev, par exemple, dans le genre, ça le fait, voyez.

Il s'agit des Contes du Tsar Saltan, d'après Pouchkine. L'histoire en est celle-ci :


«Le tsar Saltan choisit pour épouse la plus jeune des 3 sœurs, celle qui avait promis de lui donner un preux chevalier pour fils. Cette union exaspère les 2 sœurs laissées pour compte, ainsi que la marieuse du palais.

Au moment de la naissance du bébé, le tsar est au loin en guerre. Les 3 mégères interceptent les messages et s'arrangent pour faire périr la mère et son fils. Enfermés dans un tonneau, ils sont jetés dans l'océan, mais une vague miséricordieuse les dépose sur une île déserte.

Quand il sort du tonneau, le bébé est devenu homme. Il fabrique un arc pour chasser, quand il aperçoit un cygne attaqué par un vautour. Sans hésiter, il tue le rapace, le cygne le remercie et lui conseille de s'endormir. Au réveil, le jeune prince et sa mère voient sur l'île une ville somptueuse, dont les habitants lui confient la destinée.

Des marchands stupéfaits de voir l'île habitée, abordent et sont reçus par le prince. Ils lui apprennent qu'ils se rendent chez le tsar Saltan. Le prince les charge d'une invitation pour le tsar et les marchands poursuivent leur route. Voyant à quel point le prince a envie de voir son père, le cygne le change en moustique. Celui-ci se cache sur le bateau.

Une fois chez le tsar, les marchands parlent de cette île merveilleuse et de l'invitation du prince, mais, méfiantes, les3 femmes empêchent le souverain d'y répondre. Le prince moustique, déçu, en pique une sur l'œil, avant de revenir au plus vite sur son île.

Le même scénario se reproduit 3 fois, avec une surenchère de miracles, jusqu'à l'arrivée sur l'île du tsar Saltan et une scène de réconciliation générale, suivie de la conclusion traditionnelle des contes russes - un festin(1)



Voilà ce que donne l'original, par la philarmonie de Berlin, avec Zubin Metha à la direction :  






À partir de ce point de départ, place aux réjouissances - l'imagination humaine n'a pas de limites.



À tout seigneur tout honneur, les russes sont forcément les meilleurs spécialistes (à la balalaïka, donc) (Valery Zajiguine, direction) :





Et pour un russe, quoi de plus normal qu'à l'accordéon (Alexander Dimitriev) :




Version presque funky (j'ai dit presque) (Jeff Corallini):




On peut également aller très loin dans le ridicule (qui ne tue pas, mais des fois, c'est pas bien mais on se dit que ça devrait), dans ce domaine les frontières sont sans limites (Jennifer Batten) :




Imitation yé-yé, certes assez éloignée de l'original, mais avec tellement de fraîcheur et de naïveté (The Ventures) :




Place au guitariste fou (l'immense José Feliciano) : 




Un autre guitariste, moins rigolo, mais plus proche de l'original (Dimitris Kotronakis) :




Pour draguer les filles, il faut faire genre les doigts dans le nez, en regardant droit dans les yeux d'un regard de braise (qui louche) (Daniele Mazzeri) :




Et enfin, celui qui ridiculise tous les autres, voici Enzo, mesdames zet messieurs, et les autres peuvent aller se rhabiller : 






(1)Résumé trouvé sur le site de l'université de Toulouse.

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Évidemment, dis comme ça, ça fait très très envie, mais je ressemble beaucoup aux chats, dès qu'il y a trop de bruit, je vais me réfugier sous l'armoire, c'est atavique.
Répondre
M
Allez quoi, comme dit Michka Assayas dans son indispensable Dictionnaire du rock, un groupe dont la devise est "Born to rock drink and fuck" peut pas etre mauvais. Surtout quand leur autre devise est "the other bands play, ManOwaR killls". Et puis ce sont des bons musiciens, la preuve le batteur a eté bucheron avant.
Répondre
D
Beeeeen c'est-à-diiiiiire queee heuuuuuu commeeeeent diiiire...Manowar, tiens donc, hahem, voilà voilà voilà...Sinon, il fait beau par chez toi ?  (ça m'arrive de laisser passer des comms, désolé...)
Répondre
M
Ah zut la vidéo est pas passée.On la voit ici (le vol de Didier commence au bout d'une minute je dirais, apres les larsens)http://www.youtube.com/watch?v=7xuXJF909bI
Répondre
M
Je crois que mon message sur Manowar est resté sans réponse. Et en plus tu les as meme pas cités dans ton article sur le Vol du Bourdon alors que la version du bassiste est un true classique, parce que Manowar c'est pas seulement du true metal c'est aussi des mecs qui s'y connaissent en true musique et sont capables de reprendre Nessum Dorma, du Wagner ou du Richsky Rimsky Richa a vos souhaits:http://www.youtube.com/v/7xuXJF909bI&hl=fr&fs=1">Bon sérieux, ces gars sont ridicules mais ils me fascinent, tu peux en savoir plus sur mon blog (et franchement leurs vidéos sont franchement droles meme si je sais pas si c'est voulu).Mais si tu continues a les ignorer je vais pas etre content: Manowar le dit, pour le true metal fan, "if you are not into metal you are not my friend".
Répondre