Pour vous reposer les neurones malmenés par les étrangetés des contrées lointaines et exotiques que forme le continent
mathématiques, je vous propose de confier à vos oreilles une des musiques les plus zen qui soit, une sorte d'or pur fondu en musique.
Il s'agit d'une fantaisie pour violes de Henry Purcell, compositeur de l'ère baroque, mais qui dans ses fantaisies renoue avec l'art des
Anciens, c'est-à-dire des contrapuntistes de la Renaissance.
La Renaissance (en musique, en gros ça représente le 15ème et le 16ème siècle) est l'âge d'or du contrepoint, c'est-à-dire d'une musique dont la conduite
est dictée par la superposition de voix différentes, ayant chacune la même importance, qu'elle soit la basse ou le soprano, et se répondant les unes les autres. Quelqu'un comme Bach, par exemple,
également un des maîtres (plus tardif) du contrepoint, doit évidemment beaucoup à ces illustres prédécesseurs (Dufay, de Lassus, Janequin, Josquin des Prés, Le Jeune, etc...).
Or, il est rare (à ma connaissance) que des compositeurs baroques reviennent ainsi au «style ancien», en opposition au «style moderne», le style baroque, donc. C'est pourtant ce
que fit Purcell dans ces fantaisies, reprenant la tradition de polyphonie instrumentale anglaise (les anglais ont au moins inventé deux choses essentielles : le rugby, et la musique de chambre.
Comme quoi, ils ont vraisemblablement un goût marqué pour les mêlées.)
Voici donc la «fantasia upon on note», que les plus médiocres en anglais d'être vous auront quand même réussi à traduire par «fantaisie autour d'une note». En effet, toute la
pièce est à quatre voix, agrémentée d'une cinquième qui tient une seule note (un do) de manière ininterrompue d'un bout à l'autre. Genre de chose qu'a essayé de faire une certaine Camille, il
me semble, dans un album de chanson récent : le procédé avait semblé beaucoup marquer les commentateurs, qui ont vu là un geste musical d'une originalité et d'une complexité folle. Loin de moi la
volonté de jouer les élitistes indécrottables, mais force est d'avouer que ce que fait Purcell vers 1680 dudit procédé est un tantinet plus virtuose... Bref.
La version ci-dessous ne comporte malheureusement pas de violes, mais bien un quatuor à cordes moderne, toujours dans le cadre d'un concert dans ma région en 2000 (donc je
ré-itère les sommations d'usage, pardon pour les fausse notes, les trucs pas ensemble, tout ça tout ça).
Et, vous entendrez en début et en fin, la fameuse note tenue par un chœur ; d'ailleurs, vous pouvez vous amusez à vous aussi, chez vous, chanter ladite note pendant que le morceau défile, afin de
participer vous aussi à la magie des sons qui s'entremêlent dans des entrelacs enchanteurs.
C'est pas du blog interactif, ça ? Le premier karaoké classique !
Merci à Mélie F., Esther D. (violons), et Émilie L (violoncelle), et aussi à Djac B. (alto).
(Je ne saurai que vous conseiller d'acquérir le merveilleux disque dû à Jordi Savall, et qui contient toutes les fantaisies de Purcell, avec de vraies violes cette fois.)
(écouter une autre fantaisie de Purcell)
arbobo>j'ai redemarré, debloqué les pop ups, mais rien n'y fait ! merci en tout cas...ca doit être un truc comme cela ; je suis sur le pc du boulot ; <br />
tant pis, j'irai ecouter Djac en live ! quand le prochain concert?