Bon, heu, ça va devenir répétitif, à force, mais... Encore une très jolie édition de l'émission de Zoé Varier,
Nous Autres.
Dans une école de Nogent sur Marne, TOUS les enfants apprennent le violon.
Zoé les interroge, pour savoir ce que ça leur fait, d'apprendre le violon. Si vous êtes pas bouleversé par ça, je vous préviens tout de suite, c'est même pas la peine de revenir
sur ce blog... !
Ce qui me frappe d'abord, c'est leur attachement au fait que la musique, c'est quand même plus rigolo à plusieurs.
C'est tellement éloigné de la logique soliste encore entretenue traditionnellement dans l'apprentissage de conservatoire (ça s'améliore, petit à petit, mais les traditions ont la
vie dure) ! Et le fait que ce soit plus rigolo à plusieurs, ça engendre tout un tas de comportements liés, d'écoute, de partage, de découvertes...
Mais de cela, je pouvais m'en douter plus ou moins, disons que je suis satisfait de vérifier que ça marche...
Mais surtout, ce qui m'émerveille, c'est de constater à quel point, chez des petits de 5-6 ans, très loin de la difficulté de l'apprentissage en soi qu'on pourrait penser
rebutant, quatre notes, quatre simples notes, juste les cordes à vide toutes bêtes du violon (mi-la-ré-sol), même pas jouées joliment (ça grince, forcément, quand on débute), peuvent être investies
affectivement d'un pouvoir d'évocation incroyable, symbolisant toute une histoire, les familles de notes-fées, les familles de notes-sorcières, etc...
Ça démontre de manière irréfutable (si besoin était) à quel point la musique est capable de porter l'imaginaire ; et rendez-vous compte, si des enfants sont capables de se
projeter sur quatre pauvres notes même pas jolies, ce que sont susceptibles de représenter les musiques comme celles que je vous fait écouter ici, Beethoven, Stravinsky, Brahms, Debussy... Bon
sang, j'en ai des frissons dans le dos quand j'y pense.
Y'a pas à tortiller, c'est d'une grande banalité que de le dire, mais la vérité sort de la bouche des enfants.
(
Association DRAPOS : Orchestre à l'école)