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Une définition de la musique

    Je vous parlais dans le billet précédent de la découverte de deux articles en particulier, sur le blog de Mezetulle.
    Je vous présente à présent le second article auquel je faisais allusion, parce que quand je fais une promesse, c'est croix de bois croix de fer si je mens je range mes affaires.

    Partant de l'expérience d'un concert acousmatique (courant de musique électro-acoustique, qui, je crois, cherche à transformer et organiser des sons existants, plutôt que de les créer par synthèse), Mezetulle (alias C. Kintzler) en vient à donner une définition de la musique et de l'expérience esthétique.
    Contrairement à l'article précédent, je n'ai pas grand'chose à ajouter, le texte en question parle de lui-même. Et puis, bon, je vais pas commencer à me taper un article (un peu) intelligent par jour, ça va bien, hein ho, j'ai une réputation de feignasse à défendre, moi, d'abord.

    J'adore des phrases comme :
    "Déclarer l’univers sonore comme un monde autonome", "On va donc faire taire ce qui s’entend d’ordinaire, et on va faire entendre ce qui d’ordinaire ne s’entend pas."

    Je sens là l'évocation de la promesse du pur plaisir de se laisser envahir par une douce coulée sonore, comme un miel de l'esprit...

    Et surtout, voilà un postulat qui me semble fondamental :
    "l’objet de tout musicien est de faire entendre ce qui ne s’entend jamais, l’inouï".

    Ce qui tend à expliquer que des compositeurs aux airs souvent "rebattus" et au style reconnaissable à cause de leur grande diffusion (je pense à Mozart, ou Beethoven) peuvent en rebuter beaucoup (moi le premier, par exemple ; j'ai d'abord commencé à apprécier les musiques du début du XXe siècle, pour ensuite conquérir des musiques plus anciennes). En effet, ils auront toujours un air de "déjà-vu", ou plutôt de "déjà-entendu", ce qui peut justement bloquer la perception de l'inouï !
    Or, une écoute attentive, dans une attitude de découverte, peut amener à s'apercevoir qu'il y a une logique interne, une trajectoire, qui, malgré les apparences, constituent bien de l'inouï...

    Ce qui tend aussi(1) à faire comprendre pourquoi, en tant que compositeur, refaire ce qui a déjà été fait est assez vain. En effet, si, contrairement aux musiques improvisées centrées sur l'instant éphémère du concert, on passe des heures à coucher sur du papier de la musique pensée et organisée en vue d'une œuvre qui restera à la postérité, on ne voit pas l'intérêt de se casser la nénette pour reproduire du déjà-entendu (à tous les coups en moins bien, en plus), plutôt que de l'inouï...

    Enfin, pour sortir un peu de la musique parce que bon ça va deux minutes, et pour saluer l'ouverture imminente de la coupe du monde de rugby, il faut vraiment lire ici pour comprendre pourquoi le rugby c'est bien.


(1) Et ce qui, au passage, commence à faire beaucoup de choses qui se tendent, alors pas de mauvais esprit s'il vous plait.
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B
La musique, c'est un Art Blakey !
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A
il me reste à lire schoenberg alors, ça fait envie ^^
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D
>léa : heuu, oui mais un Art c'est quoi ? Et comment c'est possible que des sons constituent un art ? ;o)<br /> <br /> >arbobo : tu mets exactement le doigt dessus ! Heu, non pas là, je préfère là, merci... :o)<br /> En effet, et c'est Sheonberg qui en parle dans son bouquin (faudrait que je retrouve), tout le jeu consiste en une tension entre le prévisible et l'imprévisible ; trop de prévisible et c'est l'ennui, trop d'imprévisible et on est perdu...<br /> Sachant que les critères de prévisible et d'imprévisible varient beaucoup et ont des importances différentes selon le type d'écoute et le background culturel de l'auditeur, voir même sa psychologie (certains préfèrent être rassurés, d'autres surpris).<br /> Mais il y a là le potentiel de plusieurs thèses, j'imagine... ;o)
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L
La Musique, c'est un Art. Point.
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A
sur une définition, j'ai pas le bagage pour m'y risquer à mon tour,mais en recoupant tes propres articles, on peut rendre plus visible une partie qui ne va pas de soi.que ce soit à propos des "classiques", de la musique sérielle ou indienne, tu as plus d'une fois insisté sur l'attente de l'auditeur, qui anticipe en partie les sons et les formes sonores, ou pour le dire autrement, même quand on ne connait pas un morceau on attend de reconnaître un certain type de construction, d'harmonies, de sonorités... qui forment un tout "inoui".est-ce que je travestis ta pensée? ou est-ce que tu y vois bien un mélange subtil de connu et d'inoui, qui ne parait effectivement pas incompatible.
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