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Bon lundi

'tin, y'a des matins...



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Alors on fait des affaires avec Kadhafi à coup de real-politique bien charpentée, et puis on fait venir les flics pour virer des sans-abris (qui auraient l'impudence de s'installer sous des tentes, je vous demande un peu).


Et à côté de ça ?


On fait tout simplement venir les photographes pour que, des pires torchons voyeurs aux quotidiens de référence (sic), on voit le Président de la République française, le Chef de l'État, l'autorité suprême de notre beau pays, avec sa nouvelle petite copine faire la queue pour voir la parade de Mickey.


D'un côté, des sans-abris et un dictateur. De l'autre, la parade de Mickey.


Quand je sors de l'Opéra chaque soir, quittant la magie du spectacle, du ballet, de l'univers des beaux costumes, des dorures, de l'excellence et de la grâce, je longe les Galeries Lafayette, temple de la consommation décoré de lumières magiques et de vitrines enchanteresses en période nowellienne. Et, sur toute la longueur du trottoir, alors que je me dépêche parce que je me les gèle, je passe devant des hommes et des femmes qui se pelotonnent dans leur duvet miteux, juste dans l'encoignure des portes vitrées des grands magasins. Et, ça fait, comment dirais-je, une drôle d'impression.

Le phénomène s'aggrave régulièrement chaque année, signe d'une évolution plus globale de toute la société. Et symboliquement, que fait le chef de la nation ?


Il va à la parade de Mickey avec sa nouvelle petite copine. Et sourit aux photographes.


'tin, y'a des matins où on hésite à pleurer, ou à détruire sa radio en tout petits morceaux à coups de marteau.


Et pendant que les sans-abris se les gèlent et que les lybiens se la ferment, les catégories favorisées des pays riches surfent sur leur ADSL.

Or, comme si ça suffisait pas dans la même matinée, je tombe sur ce long article (en deux parties), qui disserte du phénomène Facebook et autres Myspace.

Pour conclure à une "paupérisation de l'intelligence émotionelle".


C'est moi qui suis déjà un vieux con, où on nage dans un monde de dingue, triste et blafard  ?

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M
Alors, j'amène mon petit grain de sel dans la discussion:Maxime> je ne peux pas dire pour la belgique ou le danemark, mais pour la suisse, la raison pour laquelle il n'y a pas de sdf est que la mendicité est interdite, et que du coup ils refoulent "gentiment" vers leurs frontières tous les sdf. Qu'on retrouve donc entre-autres en France.Roberto> En tant qu'ancienne parisienne, je peux confirmer que sur le trajet entre chez moi et ma fac, j'avais tous les jours au moins 6 ou 7 personnes qui mendiaient, ce qui fait qu'à force, on se blinde contre la mendicité, en refusant de donner (avec en plus le pb que sur mon trajet, c'est une sorte de mafia qui tenait le pouvoir, car les mendiants changeaient tout d'un coup: c'est comme ça qu'on est soudainement passé des sourds et muets blonds aux réfugiés afghans qui arpentaient le RER). Depuis, je suis partie en province, mais je garde toujours cette même retenue quand quelqu'un me demande de l'argent, je refuse souvent. Par contre, je suis devenue bénévole, j'ai trouvé une façon d'aider sans me sentir mal à l'aise.Et effectivement, comme le soulignait je ne sais plus qui, les SDF ne sont pas les seules personnes en difficulté, je vois passer plein de familles dont les parents travaillent et qui ont un logement, mais dont tout l'argent passe dans le prix du loyer et qui ont des fins de mois plus que difficile. L'important est qu'il existe une solution adaptée à tous, et ça pour l'instant en dehors du samu social et des assos qui vont sur le terrain voir les sdf et ont des structures différentes pour s'adresser aux autres populations précaires, je ne suis pas au courant d'une action plus générale à ce sujet.
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D
>Sarah : un monde blafard, avec des taches de couleur ça et là : sachons les cultiver ! ;o)<br /> La bise aussi, alors.
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S
Avec un peu de retard, Djac, si tu es déjà un vieux con, je suis déjà une vieille conne, mais je préfère opter pour la 2ème solution : un monde de dingue, triste et blafard, et espérer qu'un jour ça change ... Et quand je vois tous les commentaires (Hugo, Anna, ... et toute la clique), je me dis que je ne suis pas la seule à espérer, et ça fait chaud au coeur.La bise.
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D
>maxime : bon, c'est pas trop le lieu pour un débat économico-politique, mais je te renvoie au Monde Diplomatique (ou Politis) pour plus amples informations : si, si, la France est riche, très productive et tout. Tout le problème est de savoir où vont ces richesses créées - et de voir aussi que, contrairement à ce qu'on nous serine jour après jour, des dettes d'État ce n'est pas du tout comme des dettes d'un ménage ou d'une entreprise. On pourrait parler aussi de la banque européenne qu'on a voulue indépendante (même aux US ils l'ont pas fait, ça), etc...<br /> Bref, la France est un pays riche, aucun problème là-dessus, des centaines de milliards d'euros nous passent au-dessus de la tête.<br /> <br /> >Isa : alors, pour répondre à ta maman (que je salue au passage) : ça dépend de quels ballets on parle. Genre les ballets russes, et autres Daphnis et Chloé, y'a pas de problèmes, bien au contraire.<br /> Mais si on parle des ballets classiques franchouille, à la Adam, Délibes, ou Minkus, là je DÉTESTE...<br /> Ensuite, ce qu'on en voit, ça dépend : à Bastille, si on est bien placé, on voit pas mal de trucs, quand c'est pas trop au fond de la scène (et en prenant le risque de ne plus regarder la partition, donc c'est un peu à la dérobée).<br /> Mais à Garnier, la fosse est trop petite, on n'a pas assez de recul par rapport au bord de la scène, du coup on voit que dalle.<br /> Par contre, oui, le chef module le tempo en fonction des danseurs, et de ce que demande la chorégraphie - pendant les répètes, les danseurs lui disent si ils trouvent ça trop vite, trop lent, etc... (en général, c'est toujours trop vite).<br /> Voilà ! ;o)
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I
difficile question que celle de la solidarité et de la place de chacun dans la société. La réflexion, la discussion sont importantes, mais pour moi le premier moteur de la société est l'action. Ce que chacun d'entre nous fait pour l'autre, l'acceuillir , lui sourire, lui sevrvr de la soupe, ne change pas la face du monde...quoique...et ça n'empêche pas de se mobiliser à un niveau plus global. Mais au moins on a le sentiment de "faire quelque chose..."sinon, question très anecdotique de ma mère (toujours fourrée à l'opéra pour voir un ballet!): est-ce que tu aimes jouer la musique des ballets? C'est vrai quoi, tu vois quoi des ballets au fait?? et aussi, est-ce que le chef module le tempo en fonction des danseurs?? merci d'avance pour toutes ces précisions!
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