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Derrida is a big boss

Je traduis : Jacquot est le plus fort.


Jacques Derrida est un philosophe français, né en 1930 et mort en 2004, et en gros, il est plus ou moins décrit, en général, comme un des plus grands penseurs de la fin du 20ème siècle, pour faire court. Voyez le genre.


En fait, pour tout vous avouer, Jacquot, j'ai pas tout-tout compris. Par exemple, des phrases ou expressions comme : «la date est une crypte et elle est cryptée, c'est-à-dire qu'elle se donne et se retirant et se retire en se donnant», ou «l'essence sans essence de l'écriture littéraire», ont tendance à me laisser perplexe, sans voix, la bouche béante et l'œil bovin.

Mais je crois avoir quand même pigé des trucs, pasque j'ai beau être altiste, j'ai quand même deux-trois neurones en état de marche. Ça fait peu, je sais, mais on survit très bien, et avec l'habitude, on arrive à faire des tas de choses, comme par exemple, ouvrir un pot de Nutella, ou faire du thé (waw !). Cela dit, ça reste un peu ras du gazon, donc si parmi vous certains peuvent/veulent apporter quelques éclairages, ils sont les bienvenus.


Alors, donc.

Derrida.

Waw.

Hahem.

(J'ai soudain horriblement conscience de l'énormité de l'outrecuidance qu'il peut y avoir à écrire, comme ça, l'air de rien, «je vais vous parler de Derrida». Mon Dieu, pardonnez mon arrogance, je serai sage et gentil, je mangerai pas trop de Nutella, ayez pitié.)


Bref.


Alors donc, le grand truc de Jacquot, c'est la déconstruction. La déconstruction en philosophie, c'est un peu comme le fulguro-point pour Goldorak, c'est l'arme absolue. Rien ne résiste à la déconstruction.

Par la déconstruction, il s'agit de se sortir des paradigmes habituels de la philosophie, en interrogeant les textes de manière inédite.


Car Jacquot fait ressortir avec force cette chose essentielle, qui est qu'un texte contient toujours plusieurs strates : au-delà du sens premier de ce qui est dit, il y a plusieurs intentionnalités possibles, conscientes ou non, aussi bien dans l'esprit du scripteur que du lecteur.

Déjà, un même mot possède des résonances différentes selon celui qui le reçoit : pour les uns, "oiseaux" renverra à quelque chose de l'ordre du moineau tout mignon, pour d'autres ça renverra à un film, pour d'autres à des pigeons qui chient partout, pour d'autres à un aigle majestueux, etc...

Par conséquent, un texte échappe à son auteur dans le sens où deux personnes différentes liront différemment ce même texte, malgré toute la bonne volonté de l'auteur en question.

Plus encore, un texte est toujours susceptible de dire plus que ce que le sens premier de ce texte offre au premier abord. Ainsi, il est possible qu'un texte puisse contenir en arrière-plan des éléments implicites qui ruinent ce qui est dit au premier-plan de manière explicite.


Pour vous donner idée, et parce que ça m'y a fait très vite penser, je ferai référence à ce que je disais de Michel Onfray dans cet article.

Ce que dit Michel Onfray au premier abord, comme sens premier du texte, c'est : «foin de considération judéo-chrétienne culpabilisante sur le corps et le plaisir dans la séparation de l'âme et du corps, récupérons notre corporéité et jouissons et nous serons heureux».

Mais si on interroge le texte plus avant, on aperçoit :

1/ Le texte se dit philosophique et cherche à argumenter, donc s'inscrit dans une pensée intellectualisante, donc loin de toute corporéité ; penser de manière intellectuelle la corporéité à travers un texte, c'est, de fait, immanquablement perpétuer une séparation âme-corps ;

2/ Le texte montre surtout Michel Onfray lui-même comme un surhomme qui a tout compris au bonheur ;

3/ Indice révélateur : la haine de la psychanalyse exprimée par Onfray ;

4/ Enfin, Onfray ne cesse de faire référence au judéo-christianisme pour construire, en opposition, ou en creux, sa propre pensée - de fait il reste englobé dans la même problématique alors même qu'il affirme vouloir en sortir.


En conséquence, on voit comment le texte d'Onfray contient en lui-même sa propre contradiction, ses propres éléments qui viennent perturber, une fois qu'on en a pris conscience, le sens premier de ce qui est raconté.

Le même phénomène est aussi à rapprocher de ce que je pouvais raconter à propos de l'écriture d'un blog : au-delà du propos flagrant et prééminent d'un blog, qu'est-ce qui est dit, qu'est-ce qui est voulu, inconsciemment ou consciemment ?


Bon, évidemment, avec Onfray, le truc est assez facile, mais Jacquot fait la même chose avec Platon, Rousseau, Levi-Strauss ou Heidegger, ce qui est carrément une autre paire de manches, mais ça c'est parce que Derrida is the boss, je vous l'avais bien dit.


Jacquot conteste l'idée, pourtant ancrée dans la pensée occidentale, que l'écriture d'un texte ne soit que l'actualisation de l'intention d'un auteur, c'est-à-dire que «l'auteur, identique au signataire, sait ce qu'il veut dire et comprend ce qu'il dit». Au contraire, il y a un écart irréductible entre la signification et l'intention de signification (relisez lentement).

D'ailleurs, un auteur n'est jamais "seul" quand il écrit, écrivant "sa" pensée : sont présents aussi, virtuellement, tous ceux qui ont contribué à formaliser l'idée dans la tête de l'auteur - les autres textes que lui-même a lu, par exemple, que ce soit pour les valider ou les rejeter, pour imiter leur style ou pour s'en démarquer, etc... Par exemple, je n'écris pas le texte que vous êtes en train de lire tout seul (enfin, bien entendu, je tape tout seul sur mon clavier, concrètement, mais je parle là des idées que je met en forme), puisque il y a, au minimum, Derrida lui-même qui est derrière tout ça.


«Pour que l'écriture soit possible, il faut qu'elle puisse être reconnue dans un contexte et que sa signification puisse être reçue : c'est le devenir "code" de l'écriture. Mais elle devient impossible si elle ne peut pas être reçue dans plus d'un contexte.

Le signe ou la marque d'écriture est inscrit dans le contexte où il est émis mais il ne lui appartient pas, il ne s'y réduit pas ; dès lors, il le déborde, et n'est possible que s'il peut, en sa structure même, traverser plus d'un contexte (Derrida, Limited Inc., Galilée, 1990).

L'écriture n'est donc pas le moyen de communication d'un message signifié et identique à lui-même, mais elle se communique en altérant chaque fois sa signification, à chacune de ses répétitions dans un contexte différent (...) Ce qui est dit, communiqué, ne se réduit par conséquent jamais au "vouloir-dire" du sujet de l'énonciation, car le signe excède toujours l'intention qui l'a émis et qu'il transporte.».


Ainsi, à l'opposé de ces conceptions, un philosophe des lumières comme Étienne Bonnot de Condillac(1) explique :

«si les hommes écrivent, c'est :

1/ parce qu'ils ont à communiquer ;

2/ parce que ce qu'ils ont à communiquer, c'est leurs "pensées", leurs "idées", leurs représentations. La pensée représentative précède et commande la communication qui transporte "l'idée", le contenu signifié ;

3/ parce que les hommes sont déjà en état de communiquer leurs pensées quand, de manière continue, ils inventent un moyen de communication qu'est l'écriture.

Les thèses de Condillac établissent une hiérarchie et une chronologie qui vont de la pensée à la communication, puis de la communication à l'écriture.

En effet, selon Condillac la pensée est première, elle est pure, idéelle, et advient sans support matériel (...) L'écriture permet ainsi le transport d'un message, mais elle ne doit pas pouvoir affecter ou transformer ce qu'elle transporte».


Jacquot montre donc que ce schéma n'est pas concevable, et que, dans la lignée des idées de Condillac, la philosophie occidentale dans son ensemble pense l'écriture comme une simple adjonction technique à la présence du sens propre dans la parole, et que cette vision des choses induit une métaphysique (conception d'ensemble de la vie, recherche du sens de l'existence, principes premiers), métaphysique persistante même chez ceux qui ont prétendu la dépasser (comme Heidegger, si j'ai bien compris).

Cette métaphysique est la métaphysique de la présence de la conscience en soi, de la présence du sujet conscient, de la présence de la réalité, de la présence de l'événement.


C'est parce que cette métaphysique privilégie la présence à soi qu'elle valorise la parole vivante sur l'écriture, écriture qui ne serait qu'un supplément technique pour consigner cette parole et qui lui serait donc subordonnée ; c'est pour cette raison que Jacquot insiste tant sur une conception du texte "déconstruit", c'est-à-dire vu comme en plusieurs dimensions, plusieurs significations imbriquées, de la plus évidente et explicite aux plus cachées et implicites, de manière à renverser le jugement de valeur entre parole vivante et écriture, ce qui, à terme, déjoue cette fameuse métaphysique de la présence à soi.

Jacquot montre (ne me demandez pas encore comment, faudrait relire et digérer la chose pour être clair, et déjà que...) que c'est cette même métaphysique qui provoque les conceptions dualistes Vrai/Faux, raison/folie, bien/mal, nature/culture, rationnel/irrationnel, présence/absence, parole/écriture, authenticité/artifice, masculin/féminin, etc., couples dans lesquels il y a un des éléments dévalorisé par rapport à l'autre, vu comme un parasite de l'autre (je vous laisse découvrir lesquels).

Là où Jacquot est très fort, c'est qu'il ne cherche pas à nier ces oppositions, ni à dire qu'elles sont forcément sans objet, mais cherche plutôt d'une part à ôter toute hiérarchie, d'autre part à inscrire ces oppositions dans un champ plus vaste qui les englobe. C'est dire si Jacquot est très très intelligent.


Il en vient aussi à montrer que tout discours, même un discours rationnel, est d'essence théologique et religieux (dans un sens large), Foi et Savoir ayant les mêmes sources : l'indemne, le saint, le sacré, le pur, le sain, le propre, d'une part, et la confiance, la croyance, le crédit d'autre part (du coup, même l'athéisme est religieux - si si, faites pas cette tête).

Il dit que la pré-existence de la possibilité du langage en nous induit l'idée de Dieu (dans un sens du divin très élargi) de manière irrémédiable, mais là j'avoue que j'ai pas suffisamment pigé pour aller plus avant dans l'explication - cela dit, ça a l'air solide, vous imaginez bien.


Il développe également l'idée que la pensée ne peut avoir lieu que sous la menace de la folie - la pensée est la hantise de la folie (plutôt qu'une simple "non-folie", en opposition dualiste, comme le voudrait les idées cartésiennes).


Enfin, ce qui n'est pas très étonnant pour quelqu'un qui chercher tant à penser l'être comme pluriel et dépassant une simple conscience présente à soi, comme le présuppose toute la métaphysique occidentale, Jacquot s'est intéressé de près à la psychanalyse et aux travaux de Freud.

Il y a en effet une certaine proximité entre la déconstruction de Derrida et la psychanalyse freudienne, qui remettent toutes deux en question le primat de la présence pleine de la conscience, si bien que certains ont pu parler de "psychanalyse de la philosophie" à propos des travaux de Jacquot.

Jacquot a même discuté de certaines limites dans la pensée de Freud, à propos des principes de plaisir, principe de réalité et pulsion de mort, mais nous jetterons là un voile pudique sur des ébats intellectuels inconvenants et dissolus, voire vicieux.


Ce que je retiens de tout ça, personnellement (et si c'est réducteur du travail de Derrida - et en fait, ça l'est forcément -, tant pis, j'assume, je fais mon petit bout de chemin à moi, et je vous le propose comme piste de réflexion au cas où), c'est cette affirmation forte (et solidement argumentée) de la subjectivité, du travail de l'inconscient, de la relativité de toute raison (ce qui n'exclut pas que la raison existe) et de toute vérité (ce qui n'exclut pas qu'il y ait des vérités), etc..., de manière à la fois très ouverte et radicale.

Vous me direz que, dit comme ça, ça paraît plutôt évident, pas besoin d'en faire un tel fromage avec tout plein de formulations compliquées rien que pour faire son intéressant ; peut-être.

Mais je n'ai pas l'impression que ça paraisse si évident que ça, à, pour prendre un exemple comme ça au hasard, tous ces bataillons d'économistes et de politiques qui soutiennent mordicus et sans rire que la loi du marché est aussi prégnante que la loi de la gravitation, et que l'économie est une science, et que du coup c'est comme ça et pas autrement si vous en chiez au quotidien, circulez y'a rien à voir.

Écoutez la radio, et pensez un peu à Derrida : sa pensée érode, dissout, désagrège et rend dérisoire la quasi-totalité du flux incessant des discours dans l'air du temps.

 


Billet écrit après lecture de : Jacques Derrida, une introduction, Marc Goldschmit, collection Agora, Pocket Découverte, 2003. (toutes les citations en sont issues).


(1)Alors même que Condillac se dit "sensualiste" en opposition avec le rationalisme de Descartes (notion des idées innées)...

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D
>G.T. : ha damned, on s'auto-congratule juste pour se rassurer, alors... :o)Debussy et forme sonate, oui, ça aurait voulu dire ne rien avoir compris à Debussy, de façon certaine et rapidement diagnostiqué, contrairement à Derrida. :o) 
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G
Enfin, tu me rassures si, ayant lu directement Derrida, tu me dis que je suis clair et que je ne dis pas de bêtises et de contresens, parce que je n'en étais pas vraiment convaincu !Sauf que... je ne l'ai pas lu "en profondeur", je l'ai un peu survolé... si ça se trouve, on l'a mal compris tous les deux :-) Pour Debussy, je suis rassuré... je me disais bien, vu ta culture musicale et ton intérêt pour Debussy, qu'il était tout de même étonnant que tu considères qu'il reste englué dans la forme sonate !A bientôt
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D
>Xuelynom : arf, je redis ce que j'ai déjà dit autrement : décrire l'orgasme comme tu le fais dit une certaine vérité, une vérité médicale, objective, qui n'est observable qu'extérieurement, par le biais d'expérience scientifique (combien de rats ont-ils péri pour qu'on sache ce que tu décris...).<br /> Une toute autre vérité est celle que tu vis dans l'instant, au moment de l'orgasme, pour reprendre ton exemple : ce que tu ressens alors est certes déclenché par les mécanismes neuro-chimiques que tu décris, mais ce que tu vis, toi, c'est autre chose, qui n'est pas descriptible en termes scientifiques, c'est une expérience subjective qui t'es propre... Ce n'est nullement être idéaliste que de dire ça, mais au contraire très profondément réaliste, en faisant la part des choses : la vérité objective extérieure, et la réalité vécue, qui est en effet provoquée par la première, mais qui ne s'y réduit pas, parce que fugitive, chaque fois unique. Quant au premier type de vérité, c'est la science qui se charge de l'exprimer, quant à la seconde, ce serait par exemple l'Art (à quoi servirait la poésie, sinon ?)<br /> <br /> Autre exemple : la science explique (et c'est en soi passionnant) comment la lumière se décompose en un spectre de longueurs d'onde, etc... Ça n'empêche que ça n'expliquera jamais pourquoi on trouve un coucher de Soleil beau - c'est une vérité subjective, provoquée certes par des raisons scientifiques et concrètes, mais le vécu lui, n'est ni concret ni objectif.<br /> <br /> C'est à partir de là que le religieux se met à être bien plus complexe que ce qu'en dit Onfray ; car ça ne se veut pas qu'une explication concrète du monde (ce qui à notre époque est certes devenu plutôt ridicule), mais plutôt une manière de mettre des mots sur le second type de vérité dont je parlais. Expliquer le monde en terme de neurones et d'atomes est une certaine vérité, mais qui ne dit rien du vécu profondément humain : chacun d'entre nous, à sa manière, consciemment ou non, cherche les mots pour l'exprimer, de l'Art au religieux (l'Art provenant du religieux - ça ne me semble pas un hasard).
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X
Hum pour le plaisir sexuel, de fait un orgasme s'apparente à une légère crise d'épilepsie, contraction des muscles par à-coups incontrôlée, pendant que de l'endorphine se répand dans le cerveau, ce neurotransmetteur donnant une sensation d'euphorie.Je comprend qu'on puisse vouloir faire de l'amour qu'on porte aux beaux yeux d'une musicienne quelque chose d'éthéré, de pur, nullement rattaché à la viande, mais de là à dire qu'un individu qui chercherait, en faisant l'expérience d'un sentiment, à en connaître l'origine et les modes de fonctionnements, devrait être traité de fou...
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D
>G.T. : Arf ! Je relis ma phrase dans mon commentaire précédent et je m'aperçois que ma phrase est horriblement mal tournée, ce qui prête à confusion en me faisant dire le contraire de ce que je voulais dire : ce n'est pas Debussy que je qualifie d'"englué dans la forme sonate", mais bien la musique de son temps : lui, justement, en sort, en faisant émerger le timbre comme conception musicale encore inavouée et pourtant présente à l'état latent (Chopin, Wagner, Moussorgsky...).<br /> Je te donne donc tout à fait raison, et j'espère que tu comprends mieux ce que je voulais dire, du coup ! ;o)<br /> <br /> Quant à l'herméneutique, je vais pas bien pouvoir t'éclairer, voir même avancer une quelconque idée, je n'y connais simplement rien !<br /> Mais que la "déconstruction" soit une "reconstruction", ça cadre très bien avec ce que j'ai compris : il ne s'agit pas de jeter aux orties ce qu'on déconstruit, bien au contraire, mais de faire dire plus que ce qui est dit, ce qui ne nie pas le reste, mais qui s'y ajoute. D'où la richesse et l'intelligence de Derrida, à mon sens.<br /> <br /> Pour Niezsche, je pourrai pas argumenter non plus, je ne connais pas plus que l'herméneutique, mais je peux juste dire que Derrida déconstruit Heidegger, qui apparemment a aussi cherché à détricoter toute la métaphysique occidentale, les valeurs, croyances etc... comme tu le dis ; or, Derrida montre que même dans ce cas, Heidegger reste encore coincé dans certains présupposés, et que dans sa façon de tenter de sortir de cette métaphysique, il y reste inscrit ! Serait-ce pareil pour Nietzsche ?<br /> Du coup, je vais reparcourir le livre pour voir si je trouve allusion faite à Nietzsche.<br /> <br /> Enfin, tu me rassures si, ayant lu directement Derrida, tu me dis que je suis clair et que je ne dis pas de bêtises et de contresens, parce que je n'en étais pas vraiment convaincu !<br /> ;o)
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